Dans une affaire sans précédent, un homme a réussi à amasser plus de 10 millions de dollars en utilisant l’intelligence artificielle pour créer des milliers de fausses chansons, écoutées par des auditeurs fictifs. Cette arnaque, qui s’étend sur plusieurs années, soulève des questions importantes sur l’intégrité des plateformes de streaming et l’utilisation croissante de l’IA dans l’industrie musicale.
Un système automatisé de création musicale
L’escroc, Michael Smith, a mis en place un système complexe qui lui a permis de produire des centaines de milliers de titres en utilisant des algorithmes d’intelligence artificielle. Ces chansons, souvent dépourvues de sens avec des titres comme « Zymogenic » ou « Calorie Screams », étaient générées automatiquement et mises en ligne sur des plateformes telles qu’Amazon Music, Spotify et Apple Music. Chaque semaine, il téléchargeait plusieurs milliers de morceaux, créant ainsi un catalogue impressionnant.
Pour donner l’illusion d’une popularité réelle, Smith a également créé des faux profils d’auditeurs et utilisé des bots pour simuler des écoutes. Grâce à cette stratégie, il a pu générer des revenus considérables provenant des droits d’auteur associés à ces écoutes fictives.
Une fraude à grande échelle
Le stratagème de Smith a duré de 2017 à 2024 et a permis d’engranger plus de 10 millions de dollars. Pour éviter d’être détecté, il utilisait des VPN afin que ses comptes semblent provenir de divers endroits dans le monde. Ce processus lui a permis de contourner les systèmes de détection mis en place par les plateformes musicales.
Les enquêteurs ont découvert que Smith avait mis en place un réseau complexe d’automates pour écouter ses propres morceaux. Au total, il aurait utilisé jusqu’à 20 automates pour générer des milliards d’écoutes. Malgré quelques alertes signalant des activités suspectes, peu de ses titres ont été supprimés.
Les conséquences juridiques
Michael Smith a été arrêté et fait face à plusieurs accusations, dont la fraude électronique et le blanchiment d’argent. S’il est reconnu coupable, il risque jusqu’à 60 ans de prison. Cette affaire met en lumière les défis auxquels sont confrontées les autorités judiciaires dans la lutte contre les fraudes numériques, surtout dans un secteur où la technologie évolue rapidement.
Les procureurs soulignent que cette escroquerie a non seulement affecté les revenus de Smith, mais a également volé des millions qui auraient dû revenir aux artistes légitimes dont la musique était diffusée sur ces mêmes plateformes.
Un appel à la vigilance
Cette affaire souligne la nécessité d’une vigilance accrue dans le secteur du streaming musical. Les plateformes doivent renforcer leurs protocoles pour détecter les comportements frauduleux et protéger les artistes authentiques. L’utilisation croissante de l’IA pour générer du contenu soulève également des questions éthiques sur la propriété intellectuelle et le droit d’auteur.
Les experts appellent à une réglementation plus stricte concernant l’utilisation de l’IA dans la création musicale afin d’éviter que ce type d’escroquerie ne se reproduise à l’avenir. La montée en puissance de technologies comme celle-ci pourrait avoir des conséquences durables sur l’industrie musicale si elle n’est pas correctement encadrée.