Depuis 2018, Joffrey Lebourg bâtit, tome après tome, un monument de la fantasy francophone. Intelligente, foisonnante, portée par une plume qui conjugue souffle narratif et finesse psychologique, Les Sept Reliques s’approche aujourd’hui de sa conclusion. Avec Onirisme et Féerie, sixième et avant-dernier volume, la saga entre dans sa pleine maturité, offrant un récit à la fois lumineux, inquiétant et bouleversant, tandis que s’annonce pour la rentrée littéraire 2025 le tant attendu tome 7.
Une fresque de fantasy à l’équilibre rare
L’univers d’Alkymia est immense, mais jamais gratuit. Chaque continent, chaque peuple, chaque dieu ou relique y trouve sa fonction, son rôle dans la grande mécanique d’un monde menacé par le retour du démon Entropia. Cordélia, l’élue étoilée, porte le poids d’une mission quasi mythologique : retrouver sept artefacts sacrés pour préserver l’équilibre du monde. Mais loin de n’être qu’une élue abstraite, elle incarne une jeunesse traversée de doutes, de colères, de désirs, et d’une volonté farouche d’émancipation.
Autour d’elle gravite une galerie de personnages inoubliables : Amber la demi-Elfe noire, Louane l’archère flamboyante, Seth l’aristocrate charmeur, Snorri le triton alchimiste… Tous forment une équipe soudée mais en constante évolution, où les liens affectifs et les dilemmes moraux prennent autant de place que les combats épiques.
Onirisme et Féerie : entre lumière, mémoire et métamorphose
Dans ce sixième tome, les héros abordent la Lucéa, dernier continent avant l’affrontement final. Sous les apparences féeriques de cette terre baignée de lumière, se cache un territoire miné de tensions : les fées, souveraines invisibles de la jungle, observent les intrus avec une méfiance millénaire, tandis que Cordélia doit faire face à ses sentiments pour Amber, dans un monde qui ne tolère ni la différence ni le doute.
Cette ambivalence — entre merveilleux et danger, entre initiation et désillusion — fait tout le charme du volume. Lebourg y creuse davantage la dimension intérieure de sa saga. Plus qu’un récit d’aventure, Onirisme et Féerie devient un roman de seuil, un roman de passage. Il interroge la liberté, le genre, l’appartenance, et pose les fondations d’un dénouement qui s’annonce vertigineux.
Une œuvre qui s’inscrit dans la grande tradition de la fantasy
Avec ses sept tomes conçus dès l’origine comme les sept marches d’une ascension narrative, Les Sept Reliques ne cherche pas la facilité. L’auteur mêle les codes du genre (magie, prophétie, destin héroïque) à une approche très contemporaine, où la pluralité des cultures, des genres et des croyances irrigue chaque page. À travers la fantasy, il parle aussi de nous : de nos combats, de nos contradictions, de nos espoirs.
Alors que le dernier volume est annoncé pour la rentrée littéraire, Les Sept Reliques s’impose plus que jamais comme une œuvre ambitieuse et accessible, littéraire et populaire, capable de réconcilier les amateurs de mondes imaginaires et les lecteurs exigeants. Une série à relire, à offrir, à faire découvrir — avant l’ultime traversée.